Quand est-il permis de s’écarter d’un musulman ?

Publié le par 3ilm char3i-La science legiferee

Quand est-il permis de s’écarter d’un musulman ?

Il a été authentifié du prophète (sallallahu ‘alayhi wa salam) qu’il a dit :

 

« Il n’est permis à un musulman de fuir son frère plus de trois jours et s’ils se rencontrent, et que chacun se détourne de l’autre, le meilleur d’eux est celui qui commence à saluer l’autre. »

Rapporté par al-Bukhârî et Muslim

 

Certes - dit Ibn Taymiyyah - il est avéré que le Prophète s’écarta de Ka’b Ibn Mâlik et ses deux compagnons (radhiallâhu ‘anhum) quand, lors de l’expédition de Taboûk, ils restèrent en arrière, que leur désobéissance fut rendue publique et qu’on craignit qu’ils fussent des hypocrites.

 

Le Prophète (sallallahu ‘alayhi wa salam) s’en écarta et ordonna aux croyants de s’éloigner d’eux.

 

Il leur ordonna même de se tenir à l’écart de leurs épouses, sans répudiation, pendant cinquante nuits, jusqu’au moment où l’acceptation de leur repentir descendit du Ciel.

 

De même, ‘Oumar (radhiallâh ‘anhu) ordonna aux musulmans de s’écarter de Sabîgh Ibn ‘Issl at-Tamîmî, quand il vit qu’il faisait partie de ceux qui mettaient l’accent sur ce qui, du Livre (d’Allâh), est équivoque.

 

Ceci, jusqu’à ce qu’une année soit passée et que sa sincérité, s’agissant de son repentir, soit devenue évidente.

 

Il ordonna alors aux musulmans de revenir vers lui.

 

Ibn Taymiyyah dit que :

 

« sur cette base et ce qui y ressemble, les musulmans sont unanimes pour dire de s’écarter de ceux chez qui les signes de l‘égarement apparaissent publiquement, ceux qui adoptent publiquement des innovations, appelant (les gens) à les adopter, et ceux qui commettent publiquement de grands péchés. »

 

Quant à celui qui tient dissimulé une désobéissance ou secrète une innovation injustifiable, il ne sera pas éloigné.

 

Ne sera éloigné (écarté) que celui qui appelle à adopter une innovation.

 

S’éloigner de quelqu’un est en effet une forme de châtiment et on ne châtie que quelqu’un qui a commis publiquement une désobéissance, en parole ou en acte.

 

Quelqu’un qui nous veut publiquement du bien, nous acceptons ce qu’il accorde à notre égard, et nous confions à Allâh – Ta’âla – le soin de juger sa pensée la plus secrète.

 

Tout au plus, peut-il en effet équivaloir aux hypocrites pour qui le Prophète (sallallahu ‘alayhi wa salam) accepta ce dont ils montraient à son égard, et confia à Allâh le soin de juger leurs pensées les plus secrètes quand ils vinrent vers lui, l’année de Taboûk, en prêtant serment et en avançant des excuses.

 

« C’est la raison pour laquelle l’imâm Ahmad et la plupart des imâms avant et après lui, tels que Mâlik et d’autres, n’acceptent pas, en matière de hadîth, l’apport de celui qui appelle à adopter une innovation et ne s’assoie pas avec lui, à la différence de ce qu’ils font avec l’innovateur en gardant le silence. Les auteurs des Sahîhs ont recueilli des hadîths de groupes de gens accusés d’innovation qui gardaient le silence, mais n’en ont pas recueilli de ceux qui invitaient à adopter des innovations. » [1]

 

Aussi, ‘Oumar (radhiallâh ‘anhu) bannit Sabîgh Ibn ‘Issl at-Tamîmî quand il mit publiquement l’accent sur les versets équivoques, cherchant la dissension en essayant de leur trouver une interprétation.

 

Il le frappa et ordonna aux musulmans de s’écarter pendant un an après même qu’il ait publiquement manifesté son repentir.

 

Quand il se repentit, il ordonna aux musulmans de lui parler.

 

Ahmad et d’autres prirent cela pour différer d’un an le rétablissement (dans la communauté), de celui qui appelle à l’innovation quand il se repent.

 

Tout comme ‘Oumar avait différé la réinsertion de Sabîgh.

 

Pareillement, pour le pervers quand il se repent et que l’on prend en considération, en plus de son repentir, le caractère vertueux de ses actes, ainsi que le disent ach-Châfi’î et Ahmad (Ibn Hanbal), selon une des deux versions qui lui sont attribuées. [2]

 

[1] Majmu’ Fatâwa de Ibn Taymiyyah, 24/175

[2] Minhâj as-Sounnat an-Nabawiyyah de Ibn Taymiyyah, 6/355

 

copié de manhajulhaqq.com

 

Cheikh Ul-Islam Taqiyud-din Ibn Taymiyyah - الشيخ الإسلام بن تيمية

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